Que s’est-il passé?
Au cours des derniers jours, l’Italie a été bouleversée par deux nouveaux cas de féminicide. Les deux victimes, Sara Campanella et Ilaria Sula, étaient étudiantes universitaires de 22 ans, assassinées par des hommes incapables d’accepter un rejet amoureux. Le 30 mars, Sara Campanella a été poignardée et tuée dans la rue à Messine par un homme de 27 ans. Puis, le 2 avril, près de Rome, le corps d’Ilaria Sula a été retrouvé dans une valise. La jeune étudiante de 22 ans était portée disparue depuis le 25 mars, comme l’avait signalé sa famille. Le meurtrier était l’ex-compagnon de la jeune fille, qui a déjà avoué le meurtre aux autorités.
La problématique sociale des violences basées sur le genre
Les récents meurtres de Sara Campanella et Ilaria Sula ne sont pas des cas isolés, mais font partie d’un problème social persistant en Italie : les violences basées sur le genre et les féminicides. En 2024, un total de 321 homicides ont été commis dans le pays. Parmi eux, 113 victimes étaient des femmes, dont 61 tuées par leur partenaire ou ex-partenaire, incapables d’accepter la fin de la relation. En outre, 31 de ces homicides ont eu lieu dans le cadre familial. Ces chiffres tragiques révèlent une crise dans laquelle l’amour est confondu avec une possession compulsive, et où un rejet peut mener à de telles conséquences dramatiques.
La nécessité de la prévention
ASSEDEL condamne ces deux actes tragiques et exprime ses sincères condoléances aux familles des victimes. Toutefois, nous estimons qu’il est essentiel de réfléchir sur le thème des politiques de prévention.
Bien que le Parlement italien ait récemment adopté une loi introduisant officiellement le crime de féminicide dans le Code pénal national ASSEDEL soutient que l’approche exclusivement répressive du gouvernement italien n’est pas suffisante pour traiter et résoudre efficacement un problème social aussi crucial que les violences basées sur le genre et les féminicides. Étant donné l’importance croissante de ce sujet ces dernières années, le gouvernement devrait mettre en œuvre une nouvelle stratégie préventive capable d’entraîner un changement radical au sein de la société italienne et de sa culture patriarcale. L’un des domaines clés d’intervention est le système éducatif. En effet, ASSEDEL soutient le récent projet de loi italien, proposé grâce à l’initiative de 50 000 signatures de la société civile, visant à introduire 33 heures obligatoires par an d’Éducation émotionnelle dans les écoles italiennes. Cette réforme permettrait aux jeunes générations d’apprendre à comprendre et à gérer leurs émotions ainsi que celles des autres.
En conclusion ASSEDEL appelle à une action immédiate pour combler les lacunes des politiques italiennes de prévention, afin de lutter contre les violences basées sur le genre et prévenir de futurs féminicides.