L'ASSEDEL a eu l'honneur d'accueillir une session de formation approfondie animée par Marcin Górski, juge polonais et expert en droit européen et en droits de l'homme. La session a examiné l'évolution du paysage juridique entourant unaccompanied minor migrants (UAMs) mineurs migrants non accompagnés (MNA) et a fourni des informations précieuses sur l'interaction entre le droit de l'Union européenne, la Convention européenne des droits de l'homme (CEDH) et les systèmes juridiques nationaux.
Les mineurs non accompagnés restent parmi les personnes les plus vulnérables qui arrivent en Europe. Leur protection nécessite l'application coordonnée de la Charte des droits fondamentaux de l'Union européenne, du droit primaire et dérivé de l'Union européenne et de la CEDH telle qu'interprétée par la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH).
Fondements juridiques de l'UE : protéger les plus vulnérables
L'Union européenne repose sur des valeurs fondamentales inscrites dans Article 2 TEU, notamment la dignité humaine, l'égalité, l'État de droit et le respect des droits de l'homme. Ces valeurs fondamentales guident les États membres dans la protection des enfants migrants.
En vertu de l'article 6 du traité UE, the la Charte des droits fondamentaux de l'Union européenne a la même valeur juridique que les traités. Ses dispositions reflètent les droits déjà inscrits dans la CEDH et dans les traditions constitutionnelles communes des États membres. Il est important de noter que la Charte s'applique chaque fois que les États membres mettent en œuvre ou appliquent le droit de l'Union, comme le précise le arrêt Akerberg Fransson. judgment.
Cette large applicabilité est particulièrement pertinente dans des domaines tels que les procédures d'asile, la gestion des migrations, la responsabilité pénale liée aux migrations et les procédures administratives touchant les groupes vulnérables.
Les droits de l'enfant dans le droit de l'Union européenne
Article 24 de la Charte de l'Union européenne établit des garanties claires pour les enfants :
- le droit à la protection et aux soins nécessaires à leur bien-être
- l'exigence selon laquelle l'intérêt supérieur de l'enfant être une considération primordiale
- le droit de l'enfant d'exprimer son opinion sur les questions qui le concernent
Issus de la Convention des Nations unies relative aux droits de l'enfant, initialement proposée à l'initiative de la Pologne, ces principes constituent désormais le fondement des procédures de l'UE en matière de migration et d'asile impliquant des mineurs.
Article 52 de la Charte garantit en outre que le droit de l'Union européenne ne peut offrir une protection moins élevée que celle prévue par la CEDH :
« Nous pouvons faire mieux, mais nous ne pouvons pas faire pire. »
Mineurs non accompagnés et protection internationale
Unaccompanied minors and international protection statut de réfugié et protection subsidiaire en vertu du droit de l'Union européenne.
Le Qualification Directive et le nouveau Règlement relatif aux qualifications définir un mineur non accompagné comme un enfant arrivant sans adulte responsable, y compris ceux qui se retrouvent non accompagnés après leur arrivée.
Le C-646/21 K & L contre Pays-Bas Cette affaire illustre la manière dont le droit européen répond à l'évolution des identités. Deux mineures qui avaient adopté les valeurs européennes, telles que l'égalité des sexes et l'autonomie personnelle, craignaient d'être persécutées dans leur pays d'origine. La Cour a estimé que les femmes (y compris les mineures) attachées à l'égalité peuvent former une groupe social particulier aux fins de la protection internationale. Leur intérêt supérieur doit être évalué individuellement et de manière approfondie.
ECHR Standards: A Living Instrument
The ECHR, described in Tyrer v UK as a “living instrument”, adapts to contemporary societal changes. The ECtHR interprets the Convention dynamically, often guided by European consensus or the need to enhance protection of vulnerable groups.
Dans le contexte des mineurs non accompagnés, plusieurs articles sont essentiels :
- Article 3 – Interdiction des traitements inhumains ou dégradants
- Article 5 – Droit à la liberté
- Article 8 – Respect de la vie privée et familiale
- Protocol No. 4, Article 4 – Interdiction des expulsions collectives
La jurisprudence de la CEDH souligne que l'État a des obligations accrues envers les enfants, notamment en matière de détention, de conditions d'accueil, de garanties procédurales et de procédures de retour.
Jurisprudence clé relative aux mineurs non accompagnés
Musthadhiyev c. Belgique
Une mère et ses quatre enfants détenus dans de mauvaises conditions ont subi des dommages psychologiques et des soins inadéquats.
La Cour a constaté des violations de Articles 3 and 5, soulignant que les enfants ont besoin de conditions adaptées à leur âge et que la détention doit rester une mesure exceptionnelle.
Darboe et Camara c. Italie (2022)
Un demandeur traité comme un adulte alors qu'il avait déclaré être âgé de 17 ans a été confronté à des conditions dégradantes et n'a bénéficié d'aucune garantie procédurale effective.
La CEDH a constaté des violations de Articles 3, 8 et 13, soulignant la présomption de minorité et la nécessité d'une tutelle rapide et d'évaluations appropriées de l'âge.
Mubilanzila Mayeka & Mitunga et affaires connexes
Ces jugements confirment que même en l'absence de violence physique, des conditions de vie inadéquates pour les mineurs peuvent constituer une violation. Article 3.
Points clés à retenir
Les mineurs migrants non accompagnés ont droit à un niveau de protection accru en vertu du droit de l'Union européenne et de la Convention européenne des droits de l'homme. Toutes les décisions les concernant doivent être guidées par une évaluation approfondie et individualisée de l'intérêt supérieur de l'enfant, étayée par un raisonnement clair. La détention des mineurs doit rester une mesure de dernier recours, strictement limitée dans le temps et mise en œuvre uniquement dans des conditions qui répondent à leurs besoins spécifiques en tant qu'enfants. Les procédures d'évaluation de l'âge doivent respecter les garanties procédurales, assurer la transparence et préserver la dignité de l'enfant à chaque étape. Enfin, toute décision concernant le retour ou l'expulsion doit tenir compte de l'identité de l'enfant, de ses vulnérabilités, de ses liens culturels et sociaux, ainsi que des risques potentiels auxquels il pourrait être confronté à son retour, en veillant au respect total des obligations internationales en matière de protection.
Remerciements
ASSEDEL adresse ses sincères remerciements à Marcin Górski pour avoir animé cette session riche en enseignements et très instructive. Son expertise en matière de droit européen et de droits de l'homme, combinée à sa compréhension pratique des défis auxquels sont confrontés les mineurs migrants non accompagnés, a fourni des conseils précieux à tous les participants.
Nous restons déterminés à promouvoir des normes juridiques qui protègent la dignité, les droits et l'avenir de chaque enfant cherchant refuge en Europe.
