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Points forts du Webinaire avec M. Pierre MICHELETTI sur « Les enjeux contemporains de l'aide humanitaire

During is talk, M. Micheletti addressed the risk of humanitarian organisations being paralysed and prevented from operating. An analysis of the current economic model shows that this paralysis and the violence directed at humanitarian aid workers are linked to this economic model, which is one of the contemporary challenges facing humanitarian aid. Mr Micheletti explained this situation with a whole series of analyses published in his book “0.03%”.

L’action humanitaire regroupe plusieurs acteurs tels que Médecins sans frontière (MSF), Médecins du Monde, Action Contre la Faim (ACF) etc. Les acteurs de l’humanitaire constituent quatre grandes familles : l’ONU et ses organes comme le HCR et l’UNICEF, le mouvement de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, les ONG’s internationales dont l’ACF est un exemple et finalement les armées qui revendiquent faire elles-mêmes de l’action humanitaire, ce qui n’est pas sans créer de problèmes aux autres acteurs.  

The violence directed at humanitarian workers is specific to each case: the murder of volunteers in Niger last year, the murder of vaccinators in the DRC or the murder of an agricultural engineer in Guatemala… When security is seriously compromised, the concrete problem that immediately arises is that organisations faced with this violence withdraw from the humanitarian crisis for fear of exposing their teams. As a result, populations in need of help are suddenly deprived of the possibility of external assistance.

Violence is a symptom, a warning sign like a fever, and behind this symptom there can be different mechanisms. The first debate in the humanitarian world is about the reality and seriousness of this symptom. The question is: do we agree on the mechanisms behind this violence? The violence can be accidental, without targeting humanitarians in particular. It can be political or linked to religious radicalism. It can also be the result of banditry, which is rife in Latin America. Finally, there can be “anthropological” violence. Violence can also result from a failure to respect certain cultural practices when humanitarian aid workers use care practices that are not compatible with the cultural references of certain populations.

Comme nous ne sommes pas d’accord sur le mécanisme qui génère cette violence, les mesures correctives qu’il faut apporter dépendra du type de lecture qu’on fera pour cette violence.   

L’analyse faite dans le livre intitulé « 0,03% » est que, certes cette violence est poly-factorielle dans ses déterminants mais le modèle économique nous dit des choses importantes pour avoir la clé de lecture sur la violence en tant que symptôme résultant des mécanismes politiques.  

En 2017-2018 on estime qu’environ 160 millions de personnes étaient concernées par les crises humanitaires. Le volume de population est extrêmement important, plus de deux fois de la population française. Ce sont des populations en extrême danger et qui relèvent d’une aide humanitaire qui est vitale pour elles.  

Le risque d’empêchement est illustré par les incidents de sécurité et leur évolution pendant ces dix dernières années. En 2018, 226 attaques à l’égard des humanitaires ont été recensées avec un bilan de 405 victimes. Sur les dix dernières années, il y a une augmentation exponentielle des incidents de sécurité à l’égard des humanitaires de l’ONU ou des autre ONG internationales.  

La violence se manifeste principalement par des kidnappings, des blessures par arme à feu, des attaques aux armes blanches, des violences sexuelles, des bombardements aériens et des explosifs.  

Le risque moyen d’être victime d’une violence sur le terrain est quatre fois plus élevé quand on est un personnel local versus un personnel expatrié (international).  

Les pays qui génèrent le plus d’accident de sécurité et qui tirent les statistiques vers le haut sont le Soudan du sud, la Syrie, l’Afghanistan, la RDC et la Centrafrique.  

In addition, the most accident-prone countries have their own specific patterns of violence. While gun violence is very prevalent in Sudan, in Syria it’s more a case of bombing and in Afghanistan it’s more a case of kidnapping.

Il y a une relations forte entre le modèle économique, à l’origine de financement de l’aide humanitaire, et cette violence s’exprimant à l’égard des humanitaires.  

Si on regarde le budget de l’aide humanitaire mondiale des 5 dernières années, on est à environ 30 milliards de dollars pour l’ensemble des crises, permettant de venir en aide à environ 200 millions de personnes exposées à des précarités très importantes.  

Trois quarts de ces financements viennent des gouvernements et des institutions européennes, et les un quart restant viennent de fonds privés. Ainsi, même si les ONG sont un acteur parmi d’autres, elles représentent presque le quart de l’enveloppe financière mondiale dont nous avons besoin pour faire face à l’ensemble des crises.  

Every year, the United Nations Coordination Office analyses existing crises and estimates the financial requirements to deal with them. While this estimated budget was around 10 billion dollars in 2009, it has risen to almost 30 billion in 2018 due to the sharp increase in the number of crises. What’s more, each year the UN receives only 60% of the sums it requests from governments.

One of the conclusions of the “World Humanitarian Summit” held in Istanbul in 2016 was that local actors received a very small fraction (less than 3%) of the annual envelope of 30 billion. What’s more, of this 3% of funding, 85% would go to the governments of countries in crisis. NGOs therefore receive 0.4% of the thirty billion or so that are mobilised each year. One of the recommendations of the Istanbul summit was to increase this 3% to 20%. The health crisis linked to Covid-19 has worsened this analysis developed at the Istanbul summit. With international players no longer able to travel, the need to increase locally-managed funding has become even greater. However, nothing has changed since 2016, and indeed the situation has worsened, with the figure now hovering around 2%.

Quant aux donateurs, premiers donateurs sont des pays européens, et les pays d’Amérique du Nord. Les Émirats arabes unis et l’Arabie Saoudite ont essentiellement été donateurs pour la Syrie, le Soudan et le Yémen.  

Ces pays n’alimentent pas forcément un fond commun mais ils donnent spécifiquement pour les pays en crise qu’ils souhaitent soutenir. C’est pourquoi, il n’y a pas une distribution proportionnelle entre les sommes couverts des différents pays en crise. En effet, le Haïti n’a obtenu que 13 % de 250 millions estimés pour ses besoins, alors que la Syrie a reçu 65% du montant estimé, c’est-à-dire 3 milliards de dollars.  

Ainsi, les principaux pays donateurs donnent au gré de leur volonté politique avec, bien sûr, toutes les arrières pensés aux plans stratégique, économique ou militaire.  

Funding models can be grouped into 4 “temptations”;

  • La tentation néolibérale accepte l’idée de faire appel à la générosité du public afin de réunir la somme nécessaire pour les crises humanitaires. Cependant, selon M. Micheletti ce n’est pas réalisable.    
  • La tentation de l’occidentalo-centrisme, évoqué précédemment avec la listes des pays donateurs.  
  • La tentation sécuritaire qui subordonne le financement à une éventuelle implication des ONG dans la lutte anti-terroriste : les États qui subventionnent les ONG internationales leur demandent de jouer un rôle dans la lutte anti-terroriste, ce qui est difficilement acceptable en raison des risques pour les équipes humanitaires.   
  • La tentation de la rétraction qui vient avec la crise économique liée au Covid-19 entrainant un effondrement du PIB dans l’ensemble des pays. Afin de relancer les économies, plusieurs milliards de dollars ont été réorientés, ce qui a eu comme conséquence de réduire le financement des crises. 

La conclusion qu’on peut tirer de cette analyse est que, le modèle économique du système humanitaire international n’arriverai pas à réunir chaque année les sommes estimées nécessaires. Il expose les humanitaires à la volonté politique des pays donateurs qui choisissent les bonnes et les mauvaises crises. Cela se complique, par ailleurs, par le fait que ce système veut engager les humanitaires dans la lutte anti-terroriste. Enfin, ces pays chargent les organisations internationales, de la responsabilité opérationnelle et morale de trouver le financement manquant. Peut-on accepter politiquement sans réagir le fait que les États n’arrivent pas réunir ces trente milliards, alors qu’on voit des centaine des milliards distribués aujourd’hui dans ces mêmes pays pour leurs économies ?  

En réaction à ces constats, un certain nombre de propositions peuvent être faites. Par exemple, pourquoi se limiter à des pays donateurs qui ne serait constitué que d’un petit club fermé de 20 pays occidentaux ? La première proposition c’est donc de demander une contribution non pas volontaire mais de la rendre obligatoire, pour l’ensemble des pays considérés par la Banque Mondiale comme des pays à haut revenu (pays dont le PIB excède le 12.000 de dollars). Cela per augmenterai le nombre de pays donateurs à une centaine de pays. Donc si chaque pays donne 0,03 % de son RNB, le besoin qui s’élève à 30 milliards de dollars serait satisfait. 

Quels sont les enjeux de l’aide humanitaire : enjeux contemporains - avec M. Pierre MICHELETTI
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